L’association « Fredie – La vie au Niger » créée en 2004, a pour but essentiel de favoriser l’accès à l’éducation à tous les enfants au Niger.
L’origine du projet :
Contactée par Gabriel Cohn BENDIT en 2005 pour financer et suivre deux classes, dans deux communes du Niger, l’une rurale, Diagourou, l’autre urbaine, Ouallam, l’association séduite par le projet a fait une demande de subvention auprès du Conseil régional de Basse-Normandie pour réaliser ce projet nommé « classe de seconde chance » qui s’établissait sur quatre ans. La subvention a été accordée pour les quatre ans.
Le projet consiste à permettre la scolarisation des exclus du système scolaire gouvernemental.
Cette scolarisation est faite en alternance : un temps à l’école, un temps en apprentissage d’un métier.
L’apprentissage en classe (lecture, écriture, mathématiques….) se fait les deux premières années en langue maternelle avec apprentissage du français (langue officielle) à l’oral.
L’enseignant, issu de ces communes, reçoit une formation par un membre du « Groupe des Retraités Educateurs sans Frontières (GREF) ».
Le fonctionnement du projet :
L ’apprentissage d’un métier fait que dès la première année les élèves vont chez les différents artisans ayant acceptés de participer au projet, choisissent le métier auquel il souhaite se former. Les années suivantes, ils vont chez l’artisan selon un calendrier établi avec l’enseignant.
Dans la cause de l’exclusion des élèves deux facteurs sont dominants : soit la non déclaration des enfants à la naissance (ils n’existent donc pas pour le gouvernement) soit la participation aux travaux domestiques qui empêche une régularité de fréquentation de l’école (retards, …).
Donc, pour palier à ces deux difficultés, lors des quatre ans, les parents versent par petites mensualités le montant des frais d’un jugement supplétif, et lorsque l’élève quitte la classe, il est déclaré et peut accéder aux organismes gouvernementaux.
Il est convenu que l’élève qui a une tâche à faire à la maison, le signale à l’enseignant et arrive à l’école après avoir fait son travail domestique, ce qui lui permet de fréquenter l’école.
Les classes de seconde chance, ont pour avantage, par rapport aux classes gouvernementales d’être constituées d’effectifs raisonnables ; à Ouallam 50 élèves, à Diagourou 29 élèves.
Bilan :
C e projet s’est déroulé de septembre 2006 à juillet 2010.
Le bilan a été mitigé à Ouallam, l’enseignante des deux premières années a été recrutée par le gouvernement et les enseignants suivants n’ont pas vraiment réussi à dynamiser leur classe. Par contre, les artisans ont été enchantés des résultats et les élèves avaient bien appris leur métier.
Quant à Diagourou, les résultats étaient satisfaisants, tous les élèves maitrisaient la lecture et l’écriture dans leur langue, 9 avaient bien atteint le niveau d’entrée en 6°, tous connaissaient le métier auquel ils s’étaient formés. Les parents satisfaits disaient qu’il fallait appeler cette classe la classe des deux chances puisqu’elle permettait deux éventualités aux enfants.
Devant cette réussite, la municipalité a demandé de déplacer cette classe dans un autre village (Diagourou comprend 200 village), la politique du Conseil Régional en France ayant changé, les subventions ne sont plus attribuées à des associations mais à des coopérations décentralisées (communes à communes), l’association a accepté de financer cette deuxième classe, seulement si l’instituteur acceptait de changer de village, et de transporter le matériel dans cette nouvelle classe.
Pour des raisons politiques, la classe a commencé en septembre 2012
Ces conditions réunies, ce sont 35 élèves qui ont suivi les quatre années de classe.
15 élèves ayant atteint le niveau, ont souhaité entrer en 6°. 17 ont souhaité entrer sur le marché du travail, 3 sont entrés en CM2 de l’école gouvernementale du village.
Devant cette réussite, la municipalité a souhaité reconduire cette classe dans un 3° village, dans laquelle 40 élèves sont scolarisés.
Des problèmes d’insécurité perturbent cette dernière année, le bilan de juillet 2019, laissait pourtant entrevoir des résultats positifs.
L’enseignant, réserve des temps où les élèves qui maîtrisent la lecture en français, deviennent tuteur de camarades qui ont encore des difficultés en lecture. Il a été formé à l’utilisation de Technologie d’Information et de Communication, mais des problèmes d’accès à l’énergie, l’ont empêché d’utiliser un Tableau Numérique Interactif.
Mauricette PIEL – Fondatrice et présidente de l’association « Fredie – La vie au Niger »