Notre Projet Associatif

Le REPTA : un réseau au service de l’éducation pour tous L’association – Réseau Éducation Pour Tous en Afrique (REPTA) – a pour objet de rassembler les personnes morales (entreprises, collectivités territoriales, associations et institutions) pour favoriser et promouvoir entre elles des échanges, des compréhensions partagées, des liens de partenariats et des synergies d’actions visant au développement de l’éducation pour tous en Afrique.


Notre Projet Associatif

Le REPTA – Un réseau au service de l’éducation pour tous créée en 2003

« L’association – Réseau Éducation Pour Tous en Afrique (REPTA) – a pour objet de rassembler les personnes morales, entreprises, collectivités territoriales, associations et institutions, et des personnes physiques pour favoriser et promouvoir entre elles des échanges, des compréhensions partagées, des liens de partenariats et des synergies d’actions visant au développement de l’éducation pour tous en Afrique ».

(Article 2 des statuts)

ETAT DES LIEUX SYNTHETIQUE :

« Bien que des progrès aient été enregistrés en matière d’expansion de l’éducation de base, il reste encore plus de 31 millions d’enfants, en âge d’aller à l’école primaire, et 23 millions d’enfants du premier cycle du secondaire non scolarisés en Afrique subsaharienne, dont un nombre non négligeable en Afrique de l’Ouest. Les raisons sont les suivantes :
• l’offre scolaire inadéquate et insuffisante ;
• le manque de pertinence et de qualité de l’enseignement et de l’apprentissage ;
• les normes et pratiques inégalitaires ou préjudiciables ;
• les contraintes financières croissantes pour répondre à la forte demande sociale d’éducation. »
(Rapport annuel 2018 – Bureau Multisectoriel Régional pour l’Afrique de l’Ouest-Sahel – UNESCO)

                                                                           CE QUE NOUS VOULONS ENSEMBLE POUR L’EDUCATION :

DES PISTES POUR L’ACTION

NOUS MOBILISER POUR TROIS PRIORITES :

1 – Priorité à l’éducation pour tous :

La mère de toutes les réformes, c’est l’éducation pour un développement économique vertueux, un développement de l’esprit critique. Une population éduquée permettra également d’avoir une natalité mieux maîtrisée et désirée, d’être mieux armés pour faire face au problématiques de santé, d’éviter les pièges de l’obscurantisme, pour, in fine, viser et vivre un monde en paix.

Les Nations Unies ont défini, en septembre 2015 pour les 15 ans à venir, 17 Objectifs de Développement Durable. Il s’agit de répondre aux grands défis mondiaux liés à la pauvreté, aux inégalités, au climat et à son évolution, à la dégradation de l’environnement.

Une éducation de qualité est l’objectif n°4 : « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ».

Or, selon le rapport mondial de suivi sur l’éducation (GEM) 2016 de l’UNESCO, au rythme actuel et dans le meilleur des cas,

  • l’enseignement primaire pour tous ne sera atteint qu’en 2042,

  • l’enseignement secondaire du 1er cycle en 2059,

  • l’enseignement secondaire du 2nd cycle en 2084,

soit loin après la date butoir fixée à 2030 pour les Objectifs du Développement Durable.

Dans beaucoup de pays ce retard est encore plus marqué pour les filles que pour les garçons. Ce déficit d’éducation est responsable de graves inégalités en termes d’accès à l’emploi, aux soins, aux ressources alimentaires, aux responsabilités sociales, …

Parmi les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, l’objectif n° 5 concerne donc également directement les priorités d’action du REPTA : « Parvenir à l’égalité des sexes et rendre autonomes toutes les femmes et toutes les filles ».

Pour accélérer l’accès de tous à l’indispensable en termes d’éducation, les Etats sont conscients de la nécessité d’impliquer la société civile. Même si l’on manque de données statistiques sur leur impact, il est clair que sans l’apport des secteurs non formel et informel l’éducation pour tous est un but inaccessible.

Mais ceci n’a de chances d’être atteint que par une mobilisation financière de tous les bailleurs de fonds publics et privés. Outre le financement, cela suppose aussi une réflexion sans tabou et des idées nouvelles pour élaborer des stratégies audacieuses.

2 – Priorité à l’Afrique subsaharienne :

C’est là que la situation scolaire est la plus dramatique. Cette région abrite plus de la moitié des enfants non scolarisés du monde. Selon l’Institut de statistiques de l’UNESCO, le pourcentage d’enfants non scolarisés en âge de fréquenter l’école primaire est passé de 40% à 22% en Afrique subsaharienne entre 2000 et 2012. Mais d’une part d’importants écarts existent entre les pays ; d’autre part une forte proportion des enfants ne parvient pas au terme de l’enseignement primaire et le taux d’analphabétisme reste très élevé. Du fait de sa démographie, l’Afrique subsaharienne devra en outre fournir une éducation de base à un nombre sans cesse croissant de jeunes.

En Afrique subsaharienne, le taux net de scolarisation dans l’enseignement primaire est de 78,2%, alors qu’il est de 89.4% dans le monde. Il y a un écart de 5 points entre les filles (75,7%) et les garçons (80,7%), alors qu’il n’est que de 2 points à l’échelle mondiale.

Un écart de plus de 16 points sépare les deux pays continentaux d’Afrique de l’Ouest qui ont respectivement le taux le plus bas (61,2%) et le taux le plus élevé (77,6%). De même l’écart en défaveur des filles peut atteindre plus de 9%, alors que d’autres pays ont pu même inverser la situation.

Le taux d’achèvement de l’enseignement primaire en Afrique subsaharienne est de 68,8%. Plus de 30% d’enfants n’ont donc pas été scolarisés ou ont quitté précocement l’enseignement primaire. Pour une cohorte donnée le taux de poursuite des études jusqu’à la fin du primaire a même régressé de 66,6% en 1986 à 55,5% en 2017, montrant ainsi une aggravation de la déscolarisation en parallèle avec l’augmentation de la scolarisation des classes d’âge concernées.

(Institut de statistique de l’UNESCO – 2018).

3 – Priorité aux exclus de l’école :

  • Les ruraux, parce que les villages sont trop isolés et trop éloignés pour pouvoir regrouper les enfants dans une école.
  • Tous les enfants qui travaillent. Certains enfants scolarisés quittent prématurément l’école sans les compétences de base notamment sans avoir appris à lire, pour des raisons diverses (travailler, garder les enfants les plus jeunes de la famille), d’autres n’ont jamais été à l’école et travaillent pour vivre et survire.
  • Les filles, qui pour des raisons culturelles sont le sous-groupe le plus important des « enfants qui travaillent ».
  • Les enfants d’âge préscolaire, dont la prise en charge précoce prépare les apprentissages notamment linguistiques et libère les jeunes mères qui peuvent ainsi suivre des séances de formation et avoir des activités sources de revenus.
  • Les adultes qui n’ont pu pendant leur enfance fréquenter l’école. Ils ont besoin d’accéder à la lecture et l’écriture.
  • Les enfants des rues, catégorie qui se développe dans les grandes villes d’Afrique, comme dans le reste du monde. Souvent, ils refusent l’école mais veulent apprendre à lire et écrire.
  • Les enfants des zones en crise ou réfugiés déplacés pour cause de terrorisme, de guerre ou de dérèglement climatique.

DEVELOPPER DES STRATEGIES POUR REPONDRE A CES PRIORITES.

Réduire les distances entre l’école et les familles.

Distances culturelles : La réussite en français des enfants qui ont appris à écrire et lire dans leur langue maternelle est supérieure à celle de ceux qui ont dû, dès leur entrée à l’école, apprendre à lire et écrire le français. Il ne s’agit pas de supprimer le français bien au contraire, mais de commencer par l’apprentissage de l’écriture et de la lecture dans la langue maternelle.

Distances physiques : Dans certains villages les enfants ne vont pas à l’école parce qu’ils ne sont pas assez nombreux et que l’école est trop loin. Si l’on ne peut réduire les distances, on peut réduire les horaires quotidiens. Or c’est toujours la théorie du tout ou rien qui prévaut. Et pourtant mieux vaut l’équivalent de deux jours d’école par semaine que pas d’école du tout.

Rechercher des formules flexibles qui s’adaptent à ces différents milieux.

Pour ceux qui travaillent il faut des dispositifs en dehors des heures de travail, ou pour les enfants des rues à des heures très variées. Il serait nécessaire de mettre en place des petites unités pédagogiques adaptées à ces besoins spécifiques, pour qu’il puissent accéder à l’éducation pour tous et qu’ils aient ainsi les moyens d’agir pour bénéficier de meilleures conditions de travail, d’hygiène et de sécurité. Pour les filles, afin qu’elles puissent se libérer de certaines tâches comme la garde des enfants, imaginer des garderies d’enfants dont elles auraient la charge à tour de rôle, ce qui les libérerait à d’autres moments pour aller en classe.

Trouver des formules qui tiennent compte des coûts et des ressources.

Les classes des grandes villes continueront à avoisiner ou dépasser les 100 élèves.
Construire, dans les villes, quelques écoles avec des classes d’une superficie permettant d’accueillir 100 élèves. Si une classe de 100 en CP paraît une folie,  une classe de cent avec 25 grands, 25 petits et 50 moyens, que l’on diviserait en cinq groupes de vingt comprenant 5 grands, 10 moyens et 5 petits peut permettre un travail où l’instituteur s’appuie sur les grands pour travailler avec les petits. C’est ce qu’au 19ème siècle on a appelé l’enseignement mutuel et que l’on qualifie aujourd’hui de classes multigrades. De nombreux pays les utilisent dans les zones rurales.

Construire pour les instituteurs, qui seront encore insuffisamment payés pendant des années, des logements spacieux, électrifiés par des panneaux solaires. Si le salaire ne parvient pas à être attractif, le logement lui peut attirer des chômeurs diplômés dans les campagnes.

Les enseignants sont en général réduits au rôle d’exécutant pédagogique. Il serait important qu’ils s’organisent en mouvements pédagogiques pour inventer l’école qui convient au milieu socioculturel dans lequel elle est implantée. Ce qui suppose aussi un soutien, car faire vivre un mouvement avec un bulletin, des réunions pose des problèmes très difficiles à surmonter sans aide.

Le déploiement des technologies de l’information et de la communication peut être un levier puissant pour améliorer très sensiblement la qualité et l’efficacité de l’enseignement et des formations. Suivant les endroits, différents moyens peuvent être mis à contribution. Des centres ressources peuvent donner accès à internet pour télécharger des supports pédagogiques, permettre d’échanger avec des pairs ou des formateurs, d’emprunter du matériel. L’électrification des classes par panneaux solaires peut alimenter ordinateurs portables, vidéoprojecteurs à LED, voire tableaux numériques interactifs. Pour ces trois types d’équipement existent des solutions adaptées au contexte.

La généralisation des réseaux de téléphonie mobile ouvre également d’importantes possibilités. Pour les publics très isolés, plusieurs médias peuvent ainsi être combinés : téléphone, radio hertzienne et webradio pour créer des sessions interactives.

EXPERIMENTER DES FORMULES, DONT LES REUSSITES POURRONT FAIRE TACHE D’HUILE ET ETRE ENSUITE GENERALISEES.

Permettre d’expérimenter, entre autres, les pistes envisagées plus haut dans certains lieux qui n’ont pas besoin d’être très nombreux, mais doivent être choisis judicieusement en accord avec les autorités des pays concernés, telle est la mission que s’assigne l’association.

Si après évaluation les résultats s’avèrent positifs, les pouvoirs publics avec l’aide des grands bailleurs de fonds, bilatéraux, communautaires et multilatéraux pourront en envisager la généralisation.

COMMENT NOUS SOUHAITONS AGIR ENSEMBLE.

Pour apporter sa contribution au développement de l’éducation pour tous en Afrique, l’association retient divers modes d’action.

  • Participer, dans le respect et en complémentarité des politiques publiques, au développement de l’éducation de base et de la formation professionnelle et technique.
  • Favoriser la mise en réseau d’acteurs de natures diverses (organisations de solidarité internationales, entreprises, collectivités locales, institutions publiques et parapubliques) intervenant ou souhaitant intervenir dans le champ éducatif.
  • Organiser des débats entre membres et créer des liens avec d’autres réseaux existants pour l’éducation pour tous (en particulier réseaux africains).
  • Proposer des pistes de travail, en particulier pour des approches alternatives.
  • Favoriser, faire connaître et valoriser des expériences concrètes et y participer le cas échéant.
  • Contribuer à la mise en relation d’acteurs de natures diverses afin qu’ils conduisent ensemble des projets.
  • Émettre des avis, des conseils, en réponse à des sollicitations.