Éveil math à la garderie Bii-songo de la coordination Nationale des Associations des Enfants et jeunes Travailleurs du Burkina en utilisant le TBI (Tableau Blanc Interactif).
Des ressources numériques pour des apprentissages coordonnés en langue maternelle et français dans le secteur non formel de l’éducation en Afrique subsaharienne
Dans le prolongement de l’Appel pour l’Éducation pour tous en Afrique, le REPTA propose de promouvoir les initiatives alliant la priorité aux apprentissages de base en langue maternelle avec passage progressif au français (ce que nous avons déjà expérimenté à l’occasion des classes de la seconde chance au Niger), et l’apport des outils numériques. Dans ce but nous engageons une action permettant de développer les ressources numériques au service des organisations du secteur non formel impliquées dans les actions d’alphabétisation et de formation destinées aux publics laissés pour compte.
Nos priorités et nos propositions
Depuis plusieurs années, nous avons soutenu les acteurs de la société civile en apportant un appui en formation et en équipement. Nous avons ainsi développé à petite échelle l’usage des tableaux numériques interactifs, dans le secteur non formel de l’éducation. Progressivement les usages et les compétences locales se développent. Les enjeux de l’après 2015 (échéance des objectifs du millénaire pour le développement) en Afrique subsaharienne sont restés importants En termes d’éducation, nombreux sont encore ceux et celles qui « décrochent » ou restent sur le bord du chemin. C’était le sens de notre appel pour un appui renforcé au secteur non formel et à la société civile, indispensables compléments de systèmes éducatifs qui peinent à suivre la croissance démographique.
Comment favoriser de meilleurs apprentissages ? Comment réduire l’analphabétisme ?
En faveur des publics laissés pour compte, le REPTA propose d’engager son réseau vers la promotion des langues maternelles pour les apprentissages, en parallèle avec le développement d’un véritable bilinguisme langue maternelle – français. Nous avons vérifié sur le terrain que ceci conduit à de meilleurs résultats en termes de qualité des acquis. La langue est le vecteur des apprentissages : pour la capacité à utiliser l’écrit, pour communiquer, comprendre, apprendre, découvrir, s’informer, se former. C’est un facteur d’inclusion à privilégier. Pour les premiers apprentissages, notamment lire et écrire, utiliser la langue maternelle permet de s’appuyer sur un lexique déjà acquis. En parallèle, l’apprentissage du français oral installera les bases du bilinguisme qui ouvrira sur une communication plus large et des ressources plus nombreuses. L’apprentissage du français lu et écrit profitera des automatismes acquis pour l’apprentissage de la lecture en langue maternelle.
La mise à disposition de contenus adaptés à cette approche bilingue, profitant des atouts des outils numériques, renforcera l’efficacité des organisations dans la lutte contre l’analphabétisme qui touche massivement les populations d’Afrique subsaharienne.
Le REPTA prévoit donc, dans le cadre de « centres ressource » :
– de réunir des personnes ressource, linguistes et pédagogues pour concevoir et réaliser des outils modernes d’alphabétisation et de formation ;
– de renforcer l’accompagnement et l’appui de proximité en mettant en réseau les acteurs ;
– de s’appuyer sur les solutions qu’offrent aujourd’hui les TIC afin de développer l’accès à des contenus favorisant un usage régulier de la lecture ;
– de renforcer les capacités des membres du réseau par le partage d’expériences et la capitalisation.
Développer des contenus et des ressources au plus près des besoins et des réalités des publics concernés, pour offrir une solution s’appuyant sur des bases ancrées dans la culture locale et sur la langue maitrisée pour favoriser de meilleurs apprentissages et permettre un passage progressif au français afin de favoriser l’insertion sociale et professionnelle.